Plâtre

PLÂTRE

Également très employé sous diverses formes, à des fins variées, le plâtre est utilisé pour ses qualités multiples de mise en œuvre : peu onéreux mais d’un blanc fascinant, il peut être coulé, mais aussi travaillé en cours de prise comme une pâte, et enfin re-ciselé très facilement après séchage.

Le plâtre peut être laissé brut, blanc, ou teint dans la masse, ou alors patiné, lorsqu’il n’est pas peint (parfois en blanc !) – ce qui le protège et facilite son entretient. Ces traitements de surface, souvent fragiles, sont importants à cerner avant toute intervention, et doivent être pris en compte.

Souvent méprisés, les objets en plâtre ont pourtant souvent une valeur culturelle considérable.
Au cours de l’Histoire comme aujourd’hui encore, le plâtre a pu servir à la conception des objets (les moules eux-mêmes peuvent nécessiter d’être traités, on pense par exemple à ceux de Rodin). Dans les ateliers des artistes du XIXe siècle, les exemplaires en plâtre permettaient, par leur remaniement à l’infini, d’arriver jusqu’à l’arrangement final des compositions. C’est aussi un matériau couramment employé dans les étapes de réalisation des œuvres en pierre, lorsque celles-ci étaient réalisées par mise au point. Dans les Salons du XIXe siècle, il n’était pas rare que ce soient ces exemplaires qui étaient présentés au public, avant l’exécution finale en cas de commande publique. Ils restent en tout cas très importants, et aujourd’hui soigneusement conservés dans le cadre de l’amélioration des connaissances sur les artistes et leurs diverses approches.

 

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Dans l’univers des archéologues, tout comme des paléontologues, les moulages et reproductions d’antiques ne sont pas les seuls objets dignes d’intérêt. Chaque vestige historique moulé à sa source, comme cela se pratiquait lorsque la discipline s’est développée, a pu permettre la conservation de formes, d’œuvres, dont les originaux sont parfois aujourd’hui, quand ils n’ont pas disparu, en plus mauvais état que leurs tirages conservés. A ce titre, si leur matériau est pauvre, les tirages sont d’une importance indéniable. Le Musée des Monuments français le démontre parfaitement – et les objets reproduits peuvent avoir reçu une patine ou une polychromie remarquables, qui élèvent le travail de la reproduction à celui d’un métier d’art.

   

Plus modestement aussi, le plâtre permet le tirage, à plus ou moins grande échelle, d’objets qui quittent leur statut symbolique pour devenir plus décoratifs, voire utilitaires. C’est le cas d’une infinité de bustes, de sculptures de saints, des crèches, tout comme des objets plus anecdotiques, mais non sans une dimension affective parfois très forte, produits dans les périodes plus récentes, parfois avec une valeur culturelle réelle : les décorations de jardins, d’intérieurs, de cheminées…

 

Prisé pour lui-même à divers titres, le plâtre se rencontre aussi comme matériau constitutif partiel, original ou de réparation, d’une infinité d’objets.
C’est pourquoi en connaître les propriétés comme les facteurs d’altération est indispensable.