POLYCHROMIE, DORURE ET PATINES
Quelque-soit le matériau sur lequel elle repose, la polychromie fait partie intégrante de l’objet et de son histoire, qu’il s’agisse de la polychromie originale ou de repeints.
Dans le vocabulaire du métier, le terme général de « polychromie » englobe tout autant les couleurs que les traitements monochromes, les dorures ou argentures, et les patines (pour les plâtres par exemple).
Il concerne, techniquement, la couche picturale (parfois réalisée en plusieurs niveaux) et son support : l’encollage et/ou la préparation blanche souvent présente.
Il évoque le traitement ‘coloré’ final des objets.
Souvent ignorée, négligée ou considérée comme une simple « mise en couleur » du matériau de base plus souvent estimé comme noble et digne d’intérêt par les collectionneurs d’autrefois, la polychromie en est en réalité l’habillement, la finition incontournable, la ponctuation qui donne son âme et sa confirmation à l’œuvre telle qu’elle a été commandée et conçue, puis transmise.
Une polychromie ancienne peut se révéler savamment complexe dans sa mise en œuvre, et particulièrement délicate et raffinée dans son aspect originel, avec des jeux de superposition, de matité, de transparence, voire d’inclusions ou de volumes, époustouflants.
Un soin tout particulier, toujours déontologique, doit donc être apporté à son observation, puis à sa conservation et à sa restauration.
Pour exemple, voici une Vierge à l’Enfant en bois polychromé estimée du XVIIIe siècle, avant restauration à gauche, et à droite après nettoyage du bois et de la polychromie, puis réintégration colorée du bord des lacunes, sans restitution de dorure. Ainsi l’intégrité matérielle et l’intégrité historique de l’œuvre sont respectées, sans compromettre son impact esthétique :